MVdeltaC, un nouveau vaccin thérapeutique démontre des activités immuno-oncolytiques précliniques prometteuses
Frédéric Tangy, Aleksandr Barinov, Atousa Arbabian, Chantal Combredet, Claude Ruffié (IP), Valérie Najburg (IP), Nicolas Boisgerault (Inserm), Marc Grégoire (Inserm), Véronique Riebbels (Oncovita), Jean-François Le Bigot (Oncovita)
La société Oncovita, spin-off de l’Institut Pasteur, développe un vaccin thérapeutique contre le cancer basé sur la technologie Measovir® dérivée du virus vaccinal atténué de la rougeole (MV), un paramyxovirus avec un génome à ARN de polarité négative. Son tropisme spécifique pour les cellules cancéreuses est dû à la surexpression de son récepteur d’entrée CD46 à la surface de la plupart des cellules cancéreuses.
MVdeltaC a été génétiquement modifié par délétion du facteur de virulence C. Son activité immuno-oncolytique a été évaluée in vitro sur plus de 40 lignées cellulaires tumorales humaines, et in vivo dans différents modèles de xénogreffes dérivées de patients (PDX), et dans un modèle syngénique de neuroblastome chez des souris immunocompétentes.
In vitro, MVdeltaC a montré une capacité oncolytique 2 à 3 fois supérieure au MV standard, étant actif dans plus de 70 % des lignées cellulaires testées. In vivo, une faible dose unique administrée par voie intrapéritonéale à des souris NOD/SCID greffées avec un mésothéliome malin humain a entrainé une forte réduction de la masse tumorale deux semaines après le traitement. Ce potentiel a été confirmé dans des modèles PDX de mésothéliome et de tumeurs de la vessie par administration intra-tumorale hebdomadaire. Chez les souris immunocompétentes A/J, trois administrations ont entraîné une régression tumorale et la disparition totale des tumeurs chez 66 % des souris. Les animaux qui ont complètement rejeté les tumeurs ont été re-challengés sur l’autre flanc trois mois plus tard avec les mêmes cellules tumorales. Aucune tumeur n’a poussé, suggérant une protection immunitaire. Enfin, nous avons montré que l’infection des cellules cancéreuses humaines par MVdeltaC déclenche la libération de signaux de danger et l’activation des mDC et pDC primaires autologues, ainsi que la phagocytose des cellules cancéreuses mourantes et la présentation croisée des TAA à des lymphocytes T autologues.